Notre démarche

Notre démarche

Si d’autres projets sur le loup existent, rares sont ceux qui choisissent de prendre du temps. Encore plus rares ceux qui choisissent d’englober l’environnement du loup, alors que c’est un élément essentiel pour comprendre son fonctionnement !

Vous pouvez lire de nombreux ouvrages de qualité sur le prédateur vous expliquant sa biologie, son comportement social, ses techniques de chasse ou ses moyens de communication. Ces documents sont utiles et intéressants, mais ils ne répondent pas vraiment à la question que beaucoup se posent : Que se passe t’il lorsqu’on vit sur le même territoire que le loup ? Nous apportons notre vécu, au travers d’observations sur le long terme.

Pour commencer, le loup est lié à un territoire et peut s’adapter à n’importe quel milieu. Cette adaptabilité rend chaque meute unique. Selon le cas, elle doit faire avec ce qu’elle a et le loup apprend vite. Son territoire est il occupé par des touristes, des éleveurs, des bûcherons ? Quelles sources de nourriture a-t-il à disposition, en quelle saison ? Peut il se faciliter la vie en empruntant des chemins ou doit-il suivre les corridors naturels de la zone ?

Vous avez compris le concept : vous souhaitez comprendre le fonctionnement d’une meute ? Alors vous devez connaître et fréquenter le territoire qu’elle occupe, en toute saison et sur une longue période car des événements vont forcément la forcer à s’adapter encore (la mort d’un individu, la dispersion, l’arrivée de loups extérieurs, la création d’un circuit touristique, la présence d’un barbu ?). Et même là, ce n’est pas gagné…

De par la nature du loup, il est très difficile de l’observer en milieu naturel. Parce qu’il a besoin d’un grand territoire pour survivre, le loup se doit d’être mobile. Un territoire doit être marqué et défendu, ses pistes relevées et ses proies chassées. Taillé comme un marathonien, il est capable de parcourir rapidement tout type de terrain, bien plus facilement que l’homme.

Aidé par des sens bien supérieurs aux nôtres, il a des repères et des itinéraires qui le guident dans ses circuits alors que nous n’avons que ses pistes (parfois), nos connaissances naturalistes et quelques suppositions. Ajoutez à tout cela la crainte de l’homme, justifiée par des siècles d’extermination, nos activités bruyantes et notre physique impressionnant (position verticale) et vous avez une bonne partie de l’équation…

Nous voulons partager cette recherche, cette expérience unique de ne rien pouvoir promettre, de ne rien pouvoir gérer.

Nous souhaitons vous faire découvrir ce qu’est le Sauvage, dans notre société où tout semble formaté et organisé. Nous voulons vous montrer que pas loin, à l’orée du bois, une vie existe sans nous demander notre avis. Nous rêvons qu’un jour, l’homme accepte de partager le territoire avec ce qu’il ne contrôle pas. Et nous espérons également de belles rencontres parfois !

Car si le loup est difficile à observer, il doit concéder quelques défauts en contrepartie de ses qualités. Parce qu’il doit connaître son territoire et s’adapter, il doit donc être curieux ! Et nous comptons jouer sur cet aspect pour faciliter les rencontres.

Des hommes qui fréquentent le territoire d’une meute en France, il y en a, partout et tout le temps. Un homme qui marche sur sa piste et couche dehors, même quand il neige, même quand il gèle et qu’il vente, c’est déjà plus atypique.

Assez peut être pour attiser leur curiosité. Assez peut être pour devenir, avec le temps, une source d’intérêt et mériter un détour lorsqu’un loup passe à proximité et repère l’odeur unique des chaussettes d’un barbu qui sèchent, après 2 jours de macération dans de la neige printanière et bien fondante !

Et plaisanterie mise à part, nous sommes persuadés (mais ce n’est pas un fait scientifique) qu’un loup est capable, de par ses sens, de distinguer mes chaussettes de celles du randonneur occasionnel, parce que je suis là en permanence et qu’il les a senti plusieurs fois (le pauvre).