Bivouac
La superficie du territoire d’une meute de loup est très élevée (de 85 Km2 à plus de 3000 Km2, selon l’habitat et la quantité des proies disponibles). L’exploration et la chasse l’obligeant à parcourir de longues distances, il est nécessaire de couvrir un maximum de terrain pour suivre l’évolution des loups et recueillir les données récentes nécessaires à notre projet. C’est le moment de revoir ses notions de camping et de passer en mode « bivouac » !
Même si un des points clé est de laisser les loups faire les démarches de cohabitation, je dois être capable de connaître le maximum d’éléments sur la vie de la meute pour pouvoir interpréter ses comportements. De plus, parcourir le même territoire, emprunter les mêmes sentiers et laisser son odeur sur les zones que les loups fréquentent, habitue ceux-ci à la présence de l’observateur et contribue à son acceptation.
Pour réaliser ce suivi, il est nécessaire d’adopter un mode de vie semi-nomade et finalement comparable à celui de l’espèce étudiée. Un camp de base, est situé idéalement au centre de la zone d’étude et permet de marquer fortement une présence permanente dans une zone bien définie. Le bivouac sert de relais pour accéder aux zones les plus éloignées du territoire et permet ainsi de réaliser une couverture assez efficace, sans pour autant négliger la sécurité.
Pour le projet Vercors, il n’a pas été possible d’établir le camp de base sur le territoire, ce qui diminue le temps de présence. Nous devons donc nous contenter du bivouac. Quoiqu’il en soit, les loups privilégiant des zones selon les saisons et les proies disponibles, le « centre du territoire » n’est qu’un repère humain pour rationaliser des frontières variables . Seule la période entre avril et septembre, réservée à l’éducation des louveteaux de l’année, correspond à une relative stabilisation du territoire de la meute, qui se focalise autour de la tanière.