Accepter le sauvage
Symbole vivant de la nature sauvage, le loup (Canis lupus) est revenu en France depuis maintenant plusieurs décennies. Il n’a pas fallu beaucoup de temps au prédateur banni par la population française depuis plus d’un siècle, pour franchir la frontière italienne.
Animal mythique pour de nombreuses civilisations, le loup fascine, inquiète, mais ne semble pas avoir sa place au sein du pays « développé » ou « civilisé » que nous sommes devenu. L’évolution de l’ère moderne semble avoir généré l’accroissement de notre indifférence et de notre ignorance quant aux écosystèmes et la fragilité de leur équilibre.
Le loup est un animal qui fait partie de notre habitat. Il est carnivore et s’approprie des territoires, devenant par conséquent un concurrent direct de l’homme, lui aussi très territorial. De fait, le loup est un animal sauvage, un prédateur, dont les comportements sont adaptés aux besoins favorisant sa survie. De quel droit décidons-nous de la survie ou de l’éradication d’une espèce par souci de notre confort ? La nature est basée sur des équilibres fragiles que nous nous devons de respecter en temps qu’élément de ce système.
En tant que prédateur, le loup participe au bon fonctionnement de l’écosystème en régulant les populations d’ongulés sur son territoire, ce qui favorise d’autres espèces présentes (charognards, plantes). Nous commençons juste à comprendre les liens complexes qui unissent tous les maillons de ce que l’on appelle la chaîne alimentaire, mais il est dorénavant clair que chaque espèce, dont le loup, participe à l’équilibre de l’écosystème et que la sauvegarde de la biodiversité est vitale pour la survie de nos habitats.
Devons nous éternellement reproduire les mêmes erreurs ? Le loup éradiqué de France est revenu, et reviendra de nouveau si nécessaire au vu de sa présence dans les pays voisins. Nous avons déjà favorisé l’extinction de nombreuses espèces animales et végétales, payant directement ou indirectement le prix de nos erreurs par le développement de maladies, le boum démographique d’autres espèces ou la réduction de ressources.
Par conséquent, il est temps de se demander s’il nous est nécessaire de supprimer le loup, tout prédateur qu’il soit, ou si nous pouvons seulement apprendre à vivre avec les espèces qui partagent notre habitat ?
De nombreuses ethnies vivant encore selon les traditions de leurs ancêtres ont su adapter leur mode de vie de façon exemplaire aux contraintes de leur environnement, sans avoir eu à exterminer la faune sous prétexte de dérangement.